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Le département de l'agriculture de la région bordelaise a mis en place une ligne téléphonique pour aider les viticulteurs "traumatisés" à faire face aux effets dévastateurs de la deuxième vague d'attaques de mildiou. Comme l'a déclaré Nicolas Morain du département local, il y a des appels de viticulteurs, certains en larmes, qui sont vraiment en détresse. Certains viticulteurs auraient déjà remis en question leur travail. La situation est "traumatisante. Nous n'avons jamais rien vu de tel - le mildiou n'a épargné personne cette année", a-t-il déclaré. Certains viticulteurs auraient déjà perdu toute leur récolte. Allan Sichel, président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), craint lui aussi que le mildiou signifie pour les viticulteurs qu'ils peuvent "perdre totalement le contrôle" malgré tout le travail qu'ils fournissent. Certains collaborateurs de la hotline sont des assistants sociaux et procureraient également une aide professionnelle de psychologues.
La deuxième attaque de mildiou de cette année a touché Bordeaux la dernière semaine de juin, après des pluies considérables par temps chaud et sans vent. Le merlot a été particulièrement touché jusqu'à présent. Olivier Bernard, directeur du Domaine de Chevalier, a déclaré dès juin 2022 que les viticulteurs devaient repenser leur mélange de raisins afin de pouvoir continuer à produire des vins équilibrés si les températures continuaient à augmenter. Le merlot était formidable à une époque où la maturité des raisins n'était pas encore la règle dans le Bordelais. Mais 60 à 70 pour cent de merlot, c'est trop dans un terroir chaud, car il mûrit plus tôt que le cabernet sauvignon et le cabernet franc par exemple, a expliqué Bernard.
Comme dans le sud de la France, le mildiou pose également de gros problèmes aux viticulteurs italiens. L'association viticole Unione Italiana Vini(UIV) s'attend à des dommages d'environ 40 pour cent au total. Les vignes sont surtout touchées dans les régions des Pouilles, des Abruzzes et du Molise, mais aussi en Basilicate, en Ombrie, dans le Latium et en Toscane. Les pluies inhabituellement fortes et récurrentes en mai et juin seraient responsables de cette attaque massive.
(al / source: drinksbusiness)