La passionnante diversité des vins du Tyrol du Sud: Girlan

Les initiés de la scène viticole du Tyrol du Sud connaissent depuis longtemps le nom de Hartmann Donà. En tant que maître de chai de la cave de Terlan dans les années 1990, il a largement contribué à ce que cette cave soit aujourd'hui là où elle se trouve - au sommet mondial - avec ses vins blancs d'une extrême longévité. Hartmann Donà est un homme sûr de lui, qui dit de lui-même que "ma force est de comprendre, d'interpréter et de travailler avec les trois caractéristiques uniques que sont le sol, les cépages et le climat". Chez Hartmann Donà, cette confiance en soi ne signifie toutefois pas qu'il surestime son travail. Il est plutôt réservé à ce sujet et préfère rendre hommage aux performances des autres.

"Sans le travail de mon prédécesseur Sebastian 'Wastl' Stocker ainsi que celui des responsables de Terlan et des viticulteurs qui ont exploité leurs vignobles de manière à ce que nous puissions produire de grands vins à partir des raisins dans la cave, je n'aurais eu aucune chance", dit-il. Il est resté fidèle à cette attitude même après son passage à Terlan, lorsqu'il a été nommé conseiller pour les exploitations viticoles du Tyrol du Sud et d'Italie. Parallèlement à cette activité, il a commencé à produire ses propres vins. Et en tant que viticulteur, c'est avant tout l'appréciation des processus naturels qui détermine son travail. En faisant le tour de ses vignobles avec lui, on comprend vite pourquoi on le surnomme 'l'homme qui murmure à l'oreille des vignes'. Il a une grande attention pour les détails et surtout beaucoup de respect pour tout ce qui est vivant. Pour Hartmann Donà, le vignoble est le lieu où "mes valeurs ont leurs racines".

C'est pourquoi il ne se prive pas de critiquer lorsque la nature est négligée en raison de considérations économiques. Par exemple, un grand noyer peut rester chez lui dans le vignoble, même si cela dérange un voisin que l'arbre donne une ombre indésirable aux vignes. "L'arbre est un habitat important pour les insectes et les oiseaux. Si nous voulons cultiver naturellement, ils sont, comme l'arbre lui-même, un enrichissement non seulement pour l'œil, mais aussi pour l'âme". Son objectif dans le travail de la vigne est de "créer une ambiance vivante et variée dans laquelle les vignes se sentent bien et où je n'ai pas besoin de 'faire' grand-chose". Dans la cave aussi, le faire passe au second plan; c'est surtout le facteur 'temps' qui détermine le cours des choses. Hartmann Donà le décrit comme son "accompagnateur permanent et prudent".

Lors de la création de chaque vin, il est précédé par "l'idée de développer quelque chose de très particulier à partir des cépages locaux. Par exemple, redécouvrir et réinterpréter le potentiel en partie oublié et méconnu de ceps de vigne âgés de 40 à 50 ans. C'est le cas du cépage local vernatsch". Ce vin rouge ancestral du Tyrol du Sud, encore souvent méconnu, tient à cœur à Hartmann Donà. C'est pourquoi il a lancé en 2018 le projet 'Liquid Stone', avec lequel il veut montrer "à quel point notre cépage autochtone se montre diversifié sur différents sols". Pour ce faire, les raisins de vernatsch de trois vieux vignobles (35-75 ans) sont vinifiés séparément. Le 'Dolomit' pousse à 350 mètres d'altitude sur des graviers calcaires argileux à Kurtatsch dans le sud du Tyrol du Sud, le 'Phyllit' se trouve sur du gneiss schisteux minéral d'Oberplars près de Merano, où il monte jusqu'à 650 mètres, et le 'Granit' provient de vignobles de granit de 500 mètres d'altitude à Lana dans le Burggrafenamt.

Outre ces variantes de Vernatsch, il existe un pinot noir pur et la cuvée de vin blanc 'Donà Blanc' à base de pinot blanc et de chardonnay ainsi que le 'Donà d'Or'. Tous les vins ont besoin de maturité et sont donc mis en vente au plus tôt deux ans après la récolte, le "Donà d'Or" encore plus tard. Mais on peut - ou devrait - encore prendre son temps pour boire ces vins - dix à quinze ans sont le meilleur âge pour les boire.

Son amour pour le Vernatsch local issu de vieilles vignes a également conduit Hartmann Donà à oser quelque chose que personne n'avait encore essayé avant lui: un vin mousseux "Blanc de Rouge" fermenté en bouteille, vinifié à partir de Vernatsch pur et vieilli sur lies pendant 24 à 30 mois. Hartmann Donà a ici l'ambition de se mesurer aux crus des célèbres régions productrices de vins mousseux d'Italie et de France.

Outre ses vins de longue garde, Hartmann Donà produit six autres vins élaborés à partir de cépages traditionnels du Tyrol du Sud: pinot blanc, sauvignon blanc, gewürztraminer, chardonnay, pinot noir et lagrein. Pour ces vins, Hartmann Donà accorde une grande importance à la typicité du cépage, à l'élégance raffinée et au plaisir de boire sans souci. C'est pourquoi il attache une grande importance à maintenir la teneur en alcool dans des limites raisonnables.

Les vins de Hartmann Donà dans les
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La cave de Girlan a été fondée en 1923 par 23 viticulteurs de Girlan. Ceci afin de se rendre indépendant des caves commerciales et de leur pression sur les prix. Le fait que les membres fondateurs aient réussi à acquérir le domaine historique du 16e siècle appartenant à Ignaz Kofler s'est avéré être un coup de chance. Le lien avec la tradition locale ne se manifeste pas seulement dans l'entretien et l'utilisation de cette structure historique, mais aussi dans les priorités que la cave s'est fixées en matière de production de vin. Les camarades de Girlan ont été les premiers et sont actuellement l'un des rares chez qui le Vernatsch, un classique du Tyrol du Sud, joue un rôle exceptionnel sur le plan qualitatif. C'est ici que l'histoire de la viticulture du Tyrol du Sud a continué à s'écrire avec le Vernatsch "Fass Nr. 9". Ce fut le premier Vernatsch accepté par les critiques et les professionnels du vin comme un vin de grande qualité. Il est né lorsqu'en 1961, les élus de la ville de Villach ont demandé à la cave si elle pouvait leur produire un vin rouge riche à l'occasion du 950e anniversaire de la ville. Le maître de chai de l'époque, Valentin Spitaler, a rempli le fût n° 9 avec des raisins de ses propres vignobles, pour lesquels il a misé sur de très faibles rendements - contrairement aux habitudes répandues à l'époque. Valentin Spitaler eut du succès, les édiles de Villach furent satisfaits et achetèrent le tonneau. Le succès de ce vin s'est poursuivi, mais le Vernatsch actuel "Fass Nr. 9" ne provient plus d'un seul fût - la quantité de Vernatsch de qualité supérieure produite par la cave de Girlan est désormais trop importante pour cela. Valentin Spitaler est allé encore plus loin et a vinifié la sélection "Gschleier" à partir de raisins provenant de vignes âgées de 90 à 110 ans. En raison des rendements extrêmement faibles de ces vieilles vignes, c'est un vin intense et structuré. Il montre de quoi est capable le Vernatsch, souvent qualifié de vin de table simple. À l'occasion de la célébration de 40 millésimes de "Gschleier", la cave Girlan a invité des experts en vin de toute l'Europe et a placé le millésime 1976 à côté d'autres grands crus de la même année - entre autres un Barolo de la cave Pira & Figli et un Château Figeac de Bordeaux. Les experts devaient attribuer l'origine, mais ils n'y sont pas parvenus. "Je pense que cela prouve clairement l'énorme potentiel de notre cépage autochtone Vernatsch", souligne le directeur marketing Marc Pfitscher.

Pour le vin blanc, ce sont le pinot blanc et le chardonnay qui présentent le plus grand potentiel selon la cave. Le bourgogne blanc se sent particulièrement bien sur les sols volcaniques autour de Girlan. Outre le vin de base, deux sélections sont produites, le "Platt & Riegl" et la Riserva "Flora". Les deux sont des vins aux arômes denses et intenses, qui se présentent en même temps de manière très fine, délicate et florale. Ces caractéristiques sont encore plus marquées dans le cas de la Riserva. Les deux vins ne doivent pas être bus trop jeunes.

Les responsables du pinot noir sont encore plus ambitieux que ceux du vernatsch et du pinot blanc. Ici, l'objectif est de présenter, en plus des vins de sélection de haute qualité "Patricia" et de la riserva "Trattmann", un grand vin qui ne craint aucune comparaison - même au niveau international de pointe. Pour ces deux vins, les raisins proviennent du haut lieu du pinot noir Mazzon dans l'Unterland ainsi que des sols volcaniques de Girlan. Le Mazzon confère aux vins complexité et structure, les raisins apportent des éléments agréablement rafraîchissants dans les vins. Pour le "Patricia", l'accent est mis sur les épices ainsi que sur un fruit droit et précis. La Riserva fermente plus longtemps sur le moût, en partie avec les rafles, et vieillit deux ans en barrique et en grands fûts de bois. Cela lui confère un caractère exigeant et un plus grand potentiel de maturité. L'objectif n'est pas de faire preuve de douceur et de complaisance. "Nous n'avons pas seulement le désir, mais aussi le savoir-faire et la confiance en nous de faire du pinot noir comme il nous plaît, et non comme il plaît au grand public. Le pinot noir - du moins au niveau où nous le produisons - n'est pas non plus le bon vin pour le grand public", explique le maître de chai Gerhard Kofler.

Cette confiance en soi se manifeste également dans la nouvelle création de pinot noir des Girlaner, la Riserva "Vigna Ganger". C'est un vin dont le prix départ ferme de 130 euros prouve que l'on veut faire partie de l'élite mondiale. Les raisins proviennent exclusivement du vignoble (ital. Vigna) Ganger du Trattmannhof à Mazon. Après de longues recherches et de nombreuses expérimentations, ce vignoble unique a été considéré comme le plus approprié pour produire un vin de ce niveau. Les vignes ont ici un âge moyen de 25 ans et donnent au vin suffisamment de substance et de complexité. Il était important pour Gerhard Kofler et son équipe que les raisins proviennent d'un vignoble unique désigné. Ils sont ainsi la seule coopérative du Tyrol du Sud à avoir conçu leur produit premium comme cru. Ils produisent au maximum 2 500 à 3 000 bouteilles selon le millésime.

Afin de démontrer sa compétence en matière de pinot noir, la gamme de la cave de Girlan sera complétée par deux autres vins entre fin 2021 et début 2022. C'est en particulier avec un pinot noir monocépage que la cave entend donner un nouveau point d'exclamation à Girlan.

Les vins de la cave de Girlan dans les
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En 1979, Gabriel Martini a décidé de quitter son poste de maître de chai à la cave Gries de Bolzano pour se consacrer au domaine viticole familial fondé par son père Karl Martini. La mise en place de la cave "K.Martini & Sohn" de manière autonome a demandé beaucoup de travail. "Les premières bouteilles ont été remplies, bouchées et étiquetées à la main. La structure était petite dès le départ - et il n'y avait donc pas d'autre moyen pour nous que de laisser les vins parler d'eux-mêmes. Seuls la qualité et un service aimable justifient l'existence d'une petite entreprise familiale", explique Lukas Martini, qui est désormais responsable de la production de vin. Bien qu'elle produise environ 250.000 bouteilles par an, la cave est restée jusqu'à aujourd'hui une entreprise purement familiale. Les raisins sont en grande partie fournis par des viticulteurs sous contrat de Girlan, Eppan, Kaltern, de la région de Bolzano et de la vallée d'Eisack. Une petite surface de vignes près de Girlan est cultivée par les Martini eux-mêmes. L'offre est divisée en quatre lignes de sélection: La ligne classique, les vins Pure Origin, la sélection Paladium et les vins de la ligne Top. S'y ajoute la mise en bouteille spéciale de pinot blanc 'Alte Reben'.

Lukas Martini attache surtout de l'importance à "la typicité du cépage ainsi qu'à une boisson harmonieuse. Les vins doivent apporter de la substance sans perdre la finesse du cépage. On doit pouvoir les boire sans souci et avec plaisir tout en s'occupant d'eux". Cette structure est obtenue dans les vins grâce à la possibilité d'utiliser des raisins provenant de différents terroirs. Le Sauvignon Blanc, dont les raisins proviennent de vignobles plutôt chauds de Caldaro et de Girlan, ainsi que de vignobles plutôt frais d'Oberbozen, situés à 600 mètres d'altitude, est un exemple de tous les vins, blancs et rouges. Les premiers assurent un fruité intense et une certaine structure, les seconds apportent une fraîcheur stimulante au vin. Dans la cave, on fait plutôt peu de choses et on veille à ce que les vins puissent développer au mieux leur potentiel.

Les vins de la cave K. Martini & Sohn dans les
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Lorenz Martini produit exclusivement du vin mousseux selon la méthode traditionnelle de la fermentation en bouteille. Bien que cela soit peu connu, il a une histoire très ancienne dans le Tyrol du Sud. Dès 1902, la "cave de champagne du Tyrol du Sud" a été fondée sur le château de Wickenburg à Sankt Michael Eppan. Elle devait satisfaire la demande de la noblesse austro-hongroise, dont les familles avaient besoin de vins mousseux pour leurs fêtes dans plus de 300 châteaux et propriétés de l'Überetsch. Après la Première Guerre mondiale, alors que le Tyrol du Sud faisait partie de l'Italie, le commerce avec le Nord s'est arrêté, et avec lui la demande de vin mousseux. Ce n'est qu'à la fin des années 1970 que quelques pionniers comme Josef Reiterer/Arunda et Alois Ochsenreiter/Haderburg ainsi que la cave de champagne Kössler à Sankt Pauls ont recommencé à produire des vins mousseux de qualité selon la méthode classique. Lorenz Martini les a rejoints dans les années 1980. Depuis l'an 2000, il possède sa propre cave dans le centre de Girlan.

Comme il ne vit pas de la seule production de vin mousseux - il travaille comme maître de chai pour la cave Hans Rottensteiner de Bolzano - Lorenz Martini ne doit pas faire de compromis sur la qualité. Il aborde donc la question avec la sérénité qui le caractérise. "Je veux un mousseux puissant avec un fruité marqué, mais surtout les arômes de maturité qui caractérisent les bons champagnes", explique-t-il pour expliquer son style. C'est pourquoi Martini a toujours pris son temps avant de mettre son "Comitissa" en vente. Le nom doit faire référence au passé du vin mousseux du Tyrol du Sud, lié à la noblesse. Pour lui, 36 mois de fermentation en bouteille ont toujours été un minimum, la plupart du temps, c'est plus. Et ses mousseux sont toujours élaborés en Pas Dosé (Extra Brut), c'est-à-dire avec moins de trois grammes de sucre résiduel. Pour cela, il faut les meilleurs raisins, qui apportent des arômes fruités intenses ainsi que l'acidité nécessaire à un vin mousseux. Il les obtient dans des vignobles situés entre 550 et 800 mètres d'altitude à Buchholz près de Salurn, à Eppan Berg et à Jenesien à l'entrée de la vallée de Sarn. La dispersion sur différentes zones présente d'abord des avantages viticoles: S'il grêle dans une zone, toute la récolte n'est pas menacée. Mais cela élargit en même temps la complexité aromatique des vins mousseux.

Ils sont vinifiés à partir des trois cépages autorisés pour les vins mousseux du Tyrol du Sud - pinot blanc, chardonnay et pinot noir, le pinot blanc représentant la plus grande part (environ 50 pour cent) chez Lorenz Martini. Il apprécie surtout le pinot blanc "pour sa nervosité et son caractère. Ce cépage est peut-être plus discret que les deux autres du point de vue aromatique, mais il contribue beaucoup à la structure d'un vin mousseux fermenté en bouteille, car la maturité est une composante importante du goût". Et les vins mousseux 'Comitissa' sont vraiment excellents en termes de maturité: Lors de ma visite au printemps 2020, Lorenz Martini m'a ouvert, en plus de ses millésimes actuels, un 2010 et un 2008 - tous deux présentaient des arômes de maturité, mais aucune trace de fatigue. Ils ont évolué de manière de plus en plus positive pendant deux heures dans le verre. Ce potentiel de maturité est également démontré depuis 2002 par une Riserva spéciale de Lorenz Martini, qui repose sur la levure pendant au moins huit ans et parfois jusqu'à dix ans. Cette version longuement vieillie sur lies des mousseux nobles du Tyrol du Sud sera bientôt légalement enregistrée comme produit DOC avec le complément de nom 'Gold' et sera également produite par d'autres caves.

Même si la cave à champagne de Lorenz Martini est un "one-man" ou un "one-family-show", il n'est pas un combattant solitaire - et il est bien trop communicatif et sociable pour cela. En 1990, il a fondé avec huit producteurs de vin mousseux la "Südtiroler Sektvereinigung" (association du vin mousseux du Tyrol du Sud), qui compte aujourd'hui neuf membres qui ont fait de la qualité absolue et de l'originalité du Tyrol du Sud leur devise.

Les vins mousseux de Lorenz Martini dans les
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Ignaz Niedrist a été maître de chai à la cave Schreckbichl de 1985 à 1991 et y a vécu "sans doute quelques-unes des années les plus passionnantes et les plus intéressantes de la viticulture du Tyrol du Sud", raconte-t-il. C'était l'époque des changements rapides dans le monde du vin du Tyrol du Sud, où l'on est passé d'énormes quantités de vins fins de Vernatsch à des vins de qualité supérieure issus de divers cépages. Son patron de l'époque à Schreckbichl, Luis Raifer, était l'un des moteurs de ce processus de changement. Aussi intéressante que fut cette période pour Ignaz Niedrist à l'époque, il voulait expérimenter de nouvelles choses et a "toujours été plus individualiste que joueur d'équipe". Pour cela, sa "liberté était - et est toujours - importante". Il en a profité pour remplacer le vernatsch, également dominant dans ses vignobles, par le pinot blanc, le sauvignon et le riesling. Il n'a pas eu besoin de replanter du pinot noir, son oncle, dont il avait hérité le domaine, en avait déjà planté un nombre relativement important. En 2006, il a pu acquérir d'autres vignobles en altitude à Eppan Berg, sur le versant opposé de la vallée. "Cela nous a ouvert de nouvelles possibilités. Les sols calcaires avec une forte proportion d'argile et le climat plus frais que celui de Girlan offrent, surtout pour les cépages bourguignons, mais aussi pour le sauvignon, les meilleures conditions pour produire des vins passionnants et expressifs au caractère d'origine prononcé".

Actuellement, la gamme se compose de six vins blancs et de trois vins rouges. Les raisins pour le riesling et le pinot blanc proviennent exclusivement de la montagne d'Eppan. Le pinot blanc et le sauvignon sont vinifiés en deux vins chacun, tout comme le sauvignon blanc: une version de base - bien que le terme 'base' soit un euphémisme pour la qualité de ces vins - ainsi qu'une sélection de vignobles individuels issus des parcelles les plus élevées d'Eppan Berg, nommée "Limes". Ce nom fait référence à la situation frontalière qui confère aux vins leur caractère particulier ainsi qu'un plus grand potentiel de maturité. Ils ne sont mis en vente qu'après un an de maturation en fûts de bois sur les lies fines et peuvent encore être conservés sans problème pendant 10 à 15 ans. Pour le Sauvignon 'Porphyre et calcaire', les raisins proviennent aussi bien de la montagne d'Eppan que des vignobles de Girlan avec leurs sols de porphyre d'origine volcanique. La cuvée de vin blanc "Trias" n'est pas seulement composée de raisins de différents terroirs, mais aussi de différents cépages. Chardonnay, Petite Manseng et Manzoni Bianco sont réunis ici. À l'avenir, Ignaz Niedrist, passionné de Bourgogne, proposera encore un pur Chardonnay Riserva appelé 'vom Kalk', issu des meilleurs lots de ses raisins de Chardonnay. Lors de ses visites en Bourgogne, Ignaz Niedrist a appris à apprécier la multiplication à un seul pied. "Elle est très importante pour moi, car contrairement à la multiplication par clonage, où un seul pied est multiplié à la fois, la multiplication pied par pied consiste à sélectionner et à multiplier par exemple 500 pieds sur les 1000 pieds d'un vignoble. Cela donne une sorte de photographie du vignoble avec une grande diversité et une énorme richesse génétique. Et cette diversité, les vins vous la rendent en vous offrant une complexité, une harmonie et un caractère".

Pour les vins rouges, le cépage bourgogne joue le rôle principal. Il existe deux versions de pinot noir: L'une issue des vignobles de Girlan et l'autre d'Eppan Berg. La variante de Girlan présente des fruits rouges et un jeu épicé en bouche, elle est un peu plus tannique et nécessite donc généralement un peu plus de temps avant d'être dégustée. Il est très vital avec une structure solide et une longue persistance. Le Blauburgunder vom Kalk présente des notes de cerise prononcées, un fruit bourguignon frais, il est souple, dense et soyeux. Tous deux sont vinifiés en Riserva. L'offre de vins rouges est complétée par le Lagrein, un classique du Tyrol du Sud, dont les raisins proviennent de la ferme de la famille d'Elisabeth Niedrist à Gries, l'une des meilleures régions de Lagrein. Ignaz Niedrist emprunte de nouvelles voies avec la syrah, qu'il est le seul à avoir plantée à Girlan jusqu'à présent. Les sols volcaniques de protection morainique sont parfaitement adaptés à ce cépage et l'évolution climatique suggère de planter ici ce cépage qui aime la chaleur. "Même si je suis seul et que je ne peux pas profiter d'expériences communes avec d'autres collègues, je suis convaincu qu'un essai avec la syrah en vaut la peine". Même après plus de 30 ans, Ignaz Niedrist est resté fidèle à son individualisme et à son envie d'essayer de nouvelles choses.

Lorsque j'ai commencé à explorer le monde du vin italien au milieu des années 1980, le Tyrol du Sud n'était qu'un point de passage sur la route de la Toscane, du Piémont ou du Frioul. Dans le Tyrol du Sud, il a toujours été possible de prendre un agréable casse-croûte, mais pour boire, à quelques exceptions près, on ne trouvait généralement que du Vernatsch mince. L'une des rares exceptions était les vins Cornell de la cave Schreckbichl. Leur aspect puriste et moderne - une tour noire stylisée sur fond blanc - se distinguait déjà nettement des étiquettes colorées du meilleur des mondes viticoles qui prévalaient à l'époque et indiquait clairement qu'il y avait là quelque chose de très différent. Le contenu des bouteilles le confirmait - il s'agissait de vins de chardonnay, de lagrein et de cabernet intenses et corsés qui ont fait grand bruit dans les milieux spécialisés. Le principal responsable de ces vins était Luis Raifer, qui avait été nommé directeur de la cave en 1979 après un voyage d'études en Californie. Luis Raifer a introduit de nouveaux standards de qualité avec un rendement réduit sur un vignoble pilote avec les cépages cabernet sauvignon et sauvignon blanc. Dans la cave, les vins étaient élevés selon de nouvelles méthodes. À l'époque, cela signifiait surtout: beaucoup de bois neuf. "Certainement beaucoup trop selon les critères actuels, confirme Luis Raifer. "Mais à l'époque, on faisait beaucoup d'expériences. Les vins ont attiré l'attention des publications spécialisées italiennes, mais aussi internationale, et ils ont donc été bons pour notre entreprise, mais aussi pour le développement global de la région viticole du Tyrol du Sud.

Aujourd'hui, tout est plus calme, plus fin et plus différencié. Aucun vin n'est plus marqué par le bois et ils sont tous moins exubérants, mais plus fins, plus élégants et plus conformes à l'idée que l'on se fait des vins d'une région viticole alpine". Cela n'a pas été facile à l'époque. Les viticulteurs, qui devaient poser les bases d'une meilleure qualité avec leurs raisins, étaient habitués depuis des décennies à fournir des rendements élevés. Cela a changé grâce à un nouveau mode de paiement axé sur la qualité, ainsi qu'à des conseils et une formation intensifs. L'évolution qualitative des vins s'est accompagnée d'une sensibilisation à l'écologie. Pour les responsables de la cave, il a toujours été clair qu'un vin expressif ne peut s'épanouir que sur un sol vivant. Ainsi, de nouvelles méthodes durables ont été appliquées dans les vignobles du groupe de qualité pour la protection phytosanitaire et les connaissances ainsi acquises ont été recommandées à tous les membres.

L'assortiment est divisé en trois lignes de qualité: "Classic", "Sélection" ainsi que les vins "Lafoa". Depuis 2011, il existe encore le LR, une cuvée composée des meilleurs raisins de chardonnay, de pinot blanc et de sauvignon de la cave. Nommé d'après Luis Raifer, ce vin est censé incarner sa vision d'un grand vin blanc: "Une structure remarquable et puissante associée à une élégance et une féminité féminines ainsi qu'à un grand potentiel de maturité". La ligne "Classic" se compose de vins monocépages de la région viticole. Ils sont exclusivement élevés en cuve d'acier, l'objectif étant d'obtenir beaucoup de fruit et de typicité variétale. On peut citer ici comme spécialité le "Pfefferer", un muscat doré sec aux notes délicatement aromatiques et poivrées. Les vins de sélection proviennent de vignobles sélectionnés à faibles rendements. Selon le cépage, les vins vieillissent en cuves inox ou en fûts de bois. Il s'agit ici de laisser s'exprimer le caractère de la région et de chaque variété, surtout après une longue période de maturation. La ligne haut de gamme "Lafóa" porte le nom du vignoble sur lequel Luis Raifer a planté les nouveaux cépages dans les années 80. Il a ainsi posé de nouveaux jalons qui ont considérablement modifié le monde du vin du Tyrol du Sud dans un sens positif. La gamme "Lafoa" se compose actuellement de quatre vins: chardonnay, sauvignon blanc, gewürztraminer et un cabernet sauvignon. Un autre suivra à l'automne 2021. L'objectif est ici de produire des vins à la structure puissante, à la finesse et au grand potentiel de maturité.

Les vins de la Kellerei Schreckbichl dans les
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En 1996, Karl Kasseroller a pris la décision de bannir radicalement la chimie de ses vignes et de ses vergers. A l'époque, il était l'un des premiers dans le Tyrol du Sud à s'engager dans cette voie et a dû subir les foudres de ses collègues. La santé de sa famille - et la sienne - était toutefois plus importante pour Karl Kasseroller que l'avis de ses voisins. C'est ainsi qu'il est allé jusqu'au bout de sa conversion au bio. "Pour les pommes, ce n'était pas un gros problème économique, car le rendement plus faible était plus que compensé par le prix plus élevé de la marchandise bio. Pour le vin, c'était plus difficile, car c'est en premier lieu la qualité du vin et l'image de la cave qui déterminent le prix - le bio joue un rôle plutôt secondaire pour les consommateurs". Comme le nom Strickerhof était assez peu connu, Karl Kasseroller ne pouvait - et ne voulait - que marquer des points avec la qualité pour attirer l'attention. Il y parvient de mieux en mieux.

Entre-temps, son fils Lorenz, qui étudie la viticulture à Geisenheim, est impliqué dans l'entreprise et s'y investit avec engagement. Il suit sa propre voie et essaie des choses pour lesquelles son père est certes réservé, mais aussi curieux: par exemple l'Orange Wine. Dans le cadre de sa formation en arboriculture et en viticulture à l'école spécialisée en arboriculture, viticulture et horticulture de Laimburg, Lorenz Kasseroller a produit en 2016 un Orange Wine à partir de la variété Goldmuskateller. Celui-ci a d'emblée remporté la distinction "Top Gold" lors du "Prix international du vin bio".

La gamme de la cave comprend les classiques du Tyrol du Sud Goldmuskateller, Vernatsch, Lagrein, Chardonnay ainsi que des vins issus des cépages résistants aux champignons Bronner, Sauvignier Gris et Chambourcin. Ils représentent actuellement un tiers de la production totale. Si cela ne tenait qu'à Karl Kasseroller, cela pourrait même être plus. Car "je ne dois pratiquement plus rien pulvériser et la qualité n'a rien à envier à celle des variétés conventionnelles. Mais cela n'a pas encore été compris par de nombreux consommateurs, c'est pourquoi ils se tournent davantage vers les noms qui leur sont familiers".

Une spécialité particulière du Strickerhof est le "111", un vin mousseux issu de chardonnay et fermenté en bouteille. Il est élaboré par Josef Reiterer, un vétéran du vin mousseux du Tyrol du Sud, dans la cave à vin mousseux la plus haute d'Europe, à Mölten. Selon le millésime, il vieillit sur lies pendant 24 à 36 mois. Il s'appelle "111" parce que la première année de production, en 2015, le Strickerhof a fêté ses 111 ans d'existence. Outre le vin, on y cultive également des abricots, des cerises et des pommes, qui sont vendus purs ou transformés en jus, eaux-de-vie, produits Hildegard et vinaigre.

Le Wegerhof fait partie des domaines viticoles traditionnels du Tyrol du Sud. Il a été fondé en 1820 par Josef Weger, l'arrière-grand-père de l'actuel propriétaire Johannes Weger. Ce dernier a repris l'exploitation en 1990 et l'a transformée radicalement. Jusqu'à cette époque, on y produisait exclusivement du vernatsch et, comme c'était l'usage à l'époque, en grande quantité. D'énormes cuves en béton d'une capacité allant jusqu'à 52 000 litres déterminaient l'image de la cave à vin. "Aujourd'hui, une telle cuve contiendrait presque toute notre production", explique Johannes Weger. La quantité de vin a été drastiquement réduite, d'autres cépages ont été ajoutés, notamment les cépages bourguignons les mieux adaptés aux terroirs de Girlan ainsi que le sauvignon blanc. Ils tiennent particulièrement à cœur à Johannes Weger, car "d'une part, ils sont ce qui nous rend particuliers ici à Girlan, mais aussi parce que j'apprécie les vins fins et élégants, et ces cépages y sont prédestinés".

L'offre comprend, comme pour la plupart des caves privées de cette taille, un large éventail de vins du Tyrol du Sud. Outre les raisins provenant de ses propres vignobles à Girlan, des fournisseurs à long terme de l'Unterland au sud, de Kaltern et des environs ainsi que de la région de Bolzano livrent le Wegerhof. Actuellement, Johannes Weger propose 16 vins différents, répartis en deux lignes de sélection. La ligne classique se compose de vins blancs fruités, de rosés et de rouges avec des cépages typiques des différentes sous-zones du Tyrol du Sud. La ligne de sélection "Maso delle Rose" (ferme des roses) - nommée d'après les armoiries de la famille sur lesquelles est dessinée une rose - propose des vins issus des cépages bourguignons qui mûrissent particulièrement bien à Girlan, un sauvignon, un gewurztraminer, un merlot provenant des vignobles de Girlan ainsi que la cuvée Joanni de cabernet, merlot et lagrein, dont les raisins proviennent des endroits chauds de la vallée de Bolzano. Dans les vins de la gamme "Maso delle Rose", le goût typique de chaque cépage ne doit pas se présenter de manière directe et immédiate comme dans un vin frais et jeune, mais il doit être associé à la complexité et à la profondeur, et chaque gorgée doit permettre de découvrir quelque chose de nouveau. Et ils doivent posséder une certaine capacité de maturation - plus ou moins longue selon le cépage".

Un petit musée sur le domaine offre des aperçus intéressants sur l'histoire de la production de vin au Wegerhof. Pour les hôtes, on propose un "service complet": dans le bâtiment historique du 12e siècle, des appartements spacieux sont à la disposition des visiteurs. Dans la cour intérieure, on peut déguster au verre, en plus des vins du Wegerhof, de nombreux crus de qualité du Tyrol du Sud et d'Italie pour accompagner des plats méditerranéens.

Les vins du domaine Josef Weger dans les
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