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C. Stammen
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Les investisseurs font grimper les prix des vignobles en Bourgogne à des multiples du prix du marché. Les meilleures parcelles sont particulièrement touchées. C'est ce que rapporte le magazine français Vitisphère. Les vignerons sont de plus en plus inquiets de cette évolution.

Les ventes de terrains à des prix extrêmement élevés se font généralement de manière très discrète. Selon le rapport, il s'agit parfois de cinq fois le prix du marché. "On est sur des bases de 30 millions € l’hectare", explique Thiébault Huber, président de la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne (CAVB). Dès qu'un vignoble Grand Cru ou Premier Cru est à vendre, les investisseurs sont prêts à tous les tricks et surenchères pour obtenir des parcelles dans les vignobles les plus renommés de Bourgogne, écrit Vitisphère.

Cette pratique est rendue possible par des lacunes dans la réglementation des surfaces viticoles, que les investisseurs exploitent. La Fédération nationale des Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (FN Safer) ne se sent pas en mesure de surveiller ou d'influencer les opérations. Un porte-parole a déclaré qu'il s'agissait de tendances dans un marché très limité, contre lesquelles son autorité ne pouvait pas agir.

Les vignerons bourguignons craignent des spéculations sur leur patrimoine culturel. La pérennité des domaines viticoles est menacée, et pour les jeunes vignerons, l'achat de terres devient inabordable. "Ça ne concerne pas les appellations régionales, mais les joyaux de la Bourgogne qui s’en vont. C’est ce qui nous inquiète", souligne le président du CAVB, Huber, et déplore : "Nos clients fortunés commencent à acheter nos vignes pour que ces bouteilles restent dans un monde spéculatif pour les ultra riches."

De nombreux investisseurs viennent d'Asie, principalement de Chine. Le journal hebdomadaire Le Point cite comme l'un des plus grands acheteurs de parcelles renommées de Bourgogne l'entreprise FICOFI. Elle a, en plus de son siège à Paris, plusieurs succursales à Bordeaux, Los Angeles, São Paulo, Hong Kong et Singapour. Elle fournit à ses 300 membres de son club de vin des allocations de certains des meilleurs et des plus rares vins de France. Les membres du club sont, selon FICOFI, des "entrepreneurs prospères, des dirigeants et des philanthropes" passionnés de vin.

(cs)

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