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Salvatore Leone C'est un amateur de vin comme aucun autre : Eric Inglessis, directeur commercial sexagénaire des Monts du Lyonnais (France), a expliqué à Audrey Domenach pourquoi il a collecté 55.000 étiquettes du monde entier, remontant jusqu'au 19e siècle.

Comment a débuté cette passion ?

Eric Inglessis: Amateur de vin, j'ai commencé à décoller les étiquettes pour garder un souvenir d'un moment partagé. Cela fait plus de 20 ans que j'ai commencé à décoller les étiquettes. Une chose en amenant une autre, j’ai ensuite commencé à en récupérer, à les échanger… J'ai aujourd'hui environ 55 000 étiquettes du monde entier classées dans des classeurs et quelques dizaines de milliers supplémentaires dans des cartons. Je les classe par pays, par appellations, par thèmes, par années. Ma famille accepte bien cette collection: une pièce de ma maison est dédiée à cette passion.

Je n’ai évidemment pas gouté tous ces vins, sinon je ne serai pas là pour vous en parler ! Je suis amateur de vins, mais je ne collectionne pas les vins - les étiquettes de vin, oui, par contre ! Je cherche néanmoins à être surpris par les nouveaux territoires qui se lancent dans la viticulture et dans la dégustation de ces vins étonnants. Je montre un échantillonnage de ces étiquettes sur mon site Internet afin de faire découvrir ma passion : www.etiquettesdevin.com. Grâce à ma collection, j'ai participé à des expositions, à l'édition de livres dans des écoles de sommellerie ou à une édition de l'ouvrage de référence "Le grand Larousse des vins".

 

Pourquoi l’oenographilie ?

Eric Inglessis: La collection d'étiquettes de vin est un prétexte au voyage de par le monde, à la rencontre de gens passionnés, à une ressource inépuisable de culture et de découvertes. J'ai pu ainsi goûter et rapporter des vins lors de mes voyages dans des pays initialement non-producteurs de vin. Mes amis, qui connaissent ma passion, n'hésitent pas à me rapporter quelques "trophées", tel que le vin Indien "Sula Wine".

J'ai rencontré des gens formidables et passionnés qui un jour plaquent tout pour travailler la vigne comme au domaine des Mathouans. J'ai vu des vignerons qui ouvrent leurs portes pour partager leur passion tel que la famille Hausser et qui depuis des années ornent leurs étiquettes de vin avec des dessins réalisés par leur filles. J'ai découvert des gens passionnés qui essaient de refaire vivre la culture oubliée de la vigne et du vin dans des régions en France.

 

Quelles sont les étiquettes les plus remarquables de votre collection ?

Eric Inglessis: Pour admirer les plus belles pièces de ma collection, rendez-vous sur mon site web. Je pourrais vous raconter de belles histoires sur les étiquettes de vin comme le vignoble italien Vino de la pace qui pendant des années a assemblé tous les cépages possibles pour faire un vin de la paix, le tout orné d'étiquettes sublimes. Ou le Suisse et sa série "la mémoire du temps" qui pour chaque année de ses vins de garde décrivait sur ses étiquettes les éléments majeurs déroulés au moment de la mise en bouteille afin que des années après, en dégustant son vin, on se remémore ces faits qui avaient marqué l'époque. Bref, chaque étiquette peut raconter une histoire autre que les éléments réglementaires. Elle vous fait voyager. Par exemple, j'ai passé l'année du confinement à chercher des vins partout dans le monde dans des pays ou la viticulture est quasi inexistante.

 

A quels thèmes êtes-vous plus sensible ?

Eric Inglessis: J'ai une affection particulière pour les étiquettes éditées à l'occasion de festivals et évènements culturels ou sportifs. Souvent tirées en éditions limitées, leur rareté les rend plus désirables. Des étiquettes représentant des thèmes tels que les arts, les femmes, les sports, les papillons ou les oiseaux par exemple ont ma préférence. Si je devais choisir une étiquette dans ma collection, ce serait cette étiquette de côtes du Forez intitulée "Carpe Diem" probablement inspirée du Bacchus de Rubens et qui pourrait parfaitement correspondre à la relation entretenue avec le vin. Aujourd'hui, j'échange avec des correspondants Français et étrangers et je me suis spécialisé plutôt dans les belles séries d'étiquettes. Je récupère les étiquettes neuves auprès des acteurs de la viticulture. Pour les étiquettes à décoller, j'ai une méthode pour les retirer soigneusement de leur bouteille.

 

Quelle est cette méthode ?

Eric Inglessis: Mettre les bouteilles vides 2 à 2’30 au micro-onde et la colle des étiquettes se réchauffe tellement qu'elle reprend sa structure originelle. L'étiquette se décolle tout simplement, sans stigmate de l'opération. Un peu de talc à bébé au dos de l'étiquette, et le tour est joué, vous pouvez la classer comme neuve dans vos albums.

Attention de ne pas se bruler car le verre est très chaud. Éviter également les chocs thermiques sous peine d'explosion du verre.

 

Existe-t-il d’autres personnes qui ont la même passion que vous ?

Eric Inglessis: Oui! Je fais partie de clubs de collectionneurs. Il y en a une dizaine en Europe. Et je fais partie de la confrérie de l'ordre des dignitaires de l'étiquette qui a pour but de promouvoir le patrimoine graphique lié à la viticulture. Il existe quelques clubs français ainsi qu'en Italie, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Suisse. Tous les clubs organisent des réunions d'échanges d'étiquettes plusieurs fois par an.

La règle pour chacun étant de ne pas vendre mais d'échanger les étiquettes. D'autre part, j'ai des correspondants collectionneurs sur presque tous les continents. Je passe beaucoup de temps à contacter le monde viticole afin de toujours enrichir ma collection. Je suis constamment à la recherche de nouveautés et je dois dire que je suis toujours étonné par l'esprit créatif de certains lorsqu'il s'agit d'orner les bouteilles de vin.



 

Votre espoir ?

Eric Inglessis: J'espère que mon site Internet montrera aux milliers de personnes qui gardent secrètement et presque honteusement quelques étiquettes au fond d'une boite à chaussure que l'on peut afficher fièrement ses étiquettes de vin. La problématique de tous les collectionneurs est la transmission. En effet, nos enfants sont peu ou pas intéressés par ce genre de collection, et nous savons qu'un jour ou l'autre, lorsque nous aurons trépassé, le fruit de toute une vie de recherche, de collecte, de classement, finira dans une déchèterie. Nous constatons tout de même avec espoir la création de musées dédiés à ce patrimoine de la vigne et du vin.

 

Peut-on vous contacter ?

Eric Inglessis: Si vos lecteurs veulent participer à agrandir ma collection, ils peuvent envoyer leurs étiquettes à mon adresse postale.

Eric Inglessis 17 impasse des bleuets
69210 Lentilly - FRANCE

Je rappelle aux gens qui me contacte que je ne vends jamais d'étiquettes qui m'ont été offertes mais que seuls les échanges sont acceptés.

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