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Ils avaient simplement échangé leurs assiettes. Les deux invités qui s'étaient retrouvés dans un restaurant huppé près de Cologne pour festoyer ensemble. Chacun voulait goûter quelque chose chez l'autre. Alors qu'ils s'apprêtaient à payer, rassasiés et satisfaits, ils ont eu une surprise: au dos de l'addition, une note manuscrite qui ne laissait pas indifférent. "Nous renonçons à vous accueillir à nouveau chez nous en tant que client". Apparemment, l'échange d'assiettes avait provoqué un tel état de choc chez la brigade noire qu'elle en avait oublié ses bonnes manières et pratiqué la quasi-expulsion. Les clients étaient horrifiés, ils ont quitté l'établissement avec stupeur et ont immédiatement raconté le terrible événement à d'autres.

Mais il y a un hic à cette sinistre histoire. Bien qu'elle n'ait pas encore été prouvée, elle circule depuis un certain temps déjà dans les médias et est racontée dans les cercles de testeurs de restaurants et de clients. Tout le monde connaît quelqu'un qui était proche de cet échangeur d'assiettes. Seul le restaurant concerné change. Parfois, il s'agirait d'un établissement trois étoiles de Bergisch Gladbach (il y en a quand même deux qui entrent en ligne de compte), parfois l'incident est rapporté dans un grand restaurant de Francfort. Mais toutes les tentatives de recherche sont restées vaines. Les maîtres d'hôtel éventuellement responsables ont rejeté les accusations avec véhémence. "Cela n'a jamais existé", a souligné l'un d'entre eux, "et si les clients devaient effectivement apporter la note avec la mention suspecte, ils seraient invités à dîner". L'affaire est tombée à l'eau, aucun repas n'a été servi et il n'existe aucune déclaration sur l'honneur. La facture portant la mention peu aimable reste elle aussi introuvable à ce jour - bien que l'auteur de cette chronique ait fait tout son possible pour la retrouver. On peut donc supposer que toute cette histoire est une légende urbaine et qu'il s'agit donc d'une histoire d'horreur similaire à celles que l'on chuchote régulièrement à propos de la mygale dans la caisse à bananes, de l'alligator dans les égouts ou des chemtrails dans le ciel: effrayante, mais fausse.

Les légendes urbaines prospèrent bien dans les restaurants gastronomiques sombres

Les légendes urbaines existent aussi dans le domaine du vin. Ainsi, on murmure toujours en Moselle qu'un viticulteur renommé a un jour été interdit d'entrée dans un établissement parce qu'il aurait osé pénétrer dans la salle de restaurant avec ses propres rieslings sous le bras. La propriétaire de l'établissement, qui a été récompensée par des guides gastronomiques, aurait été furieuse. Il n'y a bien sûr pas de témoins indépendants de l'incident, et il est donc difficile de savoir avec certitude si le vigneron s'est mal comporté par ailleurs, si l'on s'opposait par principe à ce que les clients apportent du vin dans ce restaurant - ou s'il s'agit tout simplement d'un conte de fées moderne.

D'ailleurs, les gourmets américains, australiens ou sud-africains ne comprendraient pas que l'on discute de la légitimité ou de l'inconvenance du principe "apportez votre vin". Là-bas, il est beaucoup plus normal d'apporter sa bouteille préférée au repas quand on en a envie. Il va de soi qu'il faut payer une certaine marge pour l'utilisation de verres et le recours à un sommelier. Mais en Allemagne aussi, le self-service ne pose en général aucun problème. Il y a de nombreuses années, le chroniqueur de Wein-Plus a lui-même apporté une très vieille bouteille de madère dans un restaurant trois étoiles de l'Eifel, parce qu'il avait l'impression de vouloir savourer quelque chose d'aussi rare en combinaison avec quelques desserts passionnants au chocolat. Pas de quoi se plaindre: le sommelier n'a rien trouvé à redire, la bouteille a été décantée sans problème et le droit de bouchon de 40 DM demandé n'était pas bon marché à l'époque, mais il était à la hauteur des prestations globales de l'établissement.

Bring your own - en Afrique du Sud ou aux Etats-Unis pas de problème - en Allemagne parfois oui...

Au vu de ces expériences, la légende urbaine du sommelier le plus réticent de tous les temps peut-elle être réelle? Elle a été racontée, tout en affirmant sa véracité, par quelqu'un qui connaît bien le milieu du vin et qui produit lui-même des vins renommés. Elle se serait déroulée à Londres - et aurait concerné l'un des meilleurs établissements de la métropole. Le narrateur la tient d'une connaissance qui ne manque ni d'argent ni de vin. Ce collectionneur voulait ouvrir son Cheval-Blanc de 1947 non pas à la table de sa cuisine, mais dans ce même établissement primé de la métropole britannique. Avec quelques amis, la soirée devait être agréable et riche en alcool. Mais que faisait le sommelier? Il refusa de le faire. Il n'est pas d'usage d'apporter son vin, a-t-il rétorqué à la demande, et ne s'est pas laissé décourager par des arguments solides. En plus d'un gros bouchon et d'un pourboire, on voulait commander pour 10.000 livres de bouteilles de la carte, flattait soi-disant la connaissance du rapporteur, et bien sûr prendre le grand menu! Mais le sommelier est resté strict et a rejeté la demande. Il a ses principes...

Eh bien, en principe, rien ne s'oppose à ce que l'on ait des principes. Mais celui qui refuse de déguster une gorgée de Château Cheval-Blanc 1947 (après tout, c'est le rôle d'un sommelier) a, par principe, un léger problème de toiture. Et celui qui - toujours par principe - fait rater à son employeur un énorme chiffre d'affaires, a raté son travail de serveur. Il en irait d'ailleurs de même pour l'employé d'un restaurant gastronomique qui se ferait des cheveux blancs à cause des échanges d'assiettes de ses clients. Au cas où la légende urbaine racontée au début de cet article s'avérerait être la vérité: Veuillez envoyer une copie de la facture et un récit précis de l'événement à Wein-Plus, à l'attention de Wolfgang Faßbender, rédacteur des contes et scandales!

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