Pommard, une petite commune de Bourgogne, moins d'une demi-centaine d'habitants, mais pourtant mondialement connue. Cela s'explique par les quelque 300 hectares de vignobles sur lesquels on ne cultive que du pinot noir, qui est probablement entré dans l'histoire du vin comme le plus typique de tous les bourgognes. En fait, il est robuste, riche en tanins et, à l'odeur, il rappelle les mûres et les myrtilles. Environ un tiers du vignoble de Pomerol est classé en premier cru (28). Ce vin ne provient pas de ces sites, ce n'est donc pas un premier cru, mais c'est un Pommard à part entière. Pas seulement typique, mais typiquement bon, voire excellent, maintenant après presque 10 ans de garde. Nous revoilà avec l'âge. Le vieillissement optimal du pinot noir est très difficile à évaluer. Tous les bourgognes n'ont pas une longue durée de vie, ils ont tendance à perdre leur vivacité et leur race avec l'âge. Après cinq ans - surtout avec le Pommard fort - des arômes complexes (lire fins) se développent
- Des arômes complexes (lire fins) se développent : cuir, poivre, paprika, chocolat au nez comme en bouche et une tendresse et une densité incroyables s'installent. On dit que cela ne dure que jusqu'à une dizaine d'années, puis le vin se dégrade considérablement. Cette bouteille - sans doute le résultat du sol et de la vinification - n'a nullement commencé sa descente après neuf ans. À mon avis (je suis plutôt un buveur de Bordeaux), le vin devrait être encore aussi présent et aromatique pendant cinq bonnes années, ou - comme on aime à le dire de façon péremptoire - bourguignon. Peut-être que Pomona, la déesse des fruits et des jardins, était son parrain après tout. C'est du moins l'impression que j'ai.