Les années 70 sont - en général - des années plutôt "petites" à Bordeaux. La célèbre (et aussi choyée) région viticole était en crise et ne s'est redressée que dans les années 80 (notamment en raison du début des critiques de Robert Parker), puis finalement à la fin des années 90. Bien sûr, il y a des exceptions, tant en termes de millésimes que de domaines viticoles. Cependant, le millésime 1976 était tout à fait respectable, même s'il n'a jamais été à la hauteur de sa réputation (gros rendements, vendanges précoces). Bien sûr, j'ai été surpris : qu'est-il arrivé à un Palmer 1976 (après 38 ans) ?
Pas quelque chose de grand, mais un très bon vieux vin. Un exemple aussi qu'on peut décanter aussi les vieux vins absolument ou - dans ce cas - devrait probablement aussi décanter. Le vin s'est considérablement ouvert au cours de la soirée, gagnant des nuances d'épices, de tabac.. 
épices, tabac, terre de forêt, poivre. En même temps - il ne faut pas le cacher - dominent les arômes typiques de prune ou/et de damande d'un vieux vin mûr, qui s'apprête à s'éteindre lentement. Je peux imaginer que le vin avait plus de puissance et de jus pendant cinq, dix ans, et que le conseil "buvez jusqu'à la lie" est tout à fait justifié.
La couleur seule trahit la perte progressive d'intensité. La couleur s'est complètement retirée sur le bord (bord blanc relativement large) pour ensuite évoluer progressivement vers des tons orangés (rouge brique) vers un grenat clair. Il y a encore assez de fruits et d'épices pour accompagner la légère acidité et ne pas laisser le vin sombrer dans l'insignifiance. Cependant - je me trompe peut-être - c'est un vieux vin décent, mais pas un Palmer typique. Plutôt un vin "décent", peut-être un vin pas tout à fait propre de la périphérie du Médoc. En tout cas, elle ne porte plus les insignes d'une reine (noblesse de Margaux).